Le numéro des DNA de ce jour est riche d’enseignements. Seuls 8 % des besoins alimentaires de l’Eurométropole de Strasbourg sont couverts sur son territoire. Et encore, en théorie, car une partie de notre production territoriale n’est même pas destinée à l’Eurométropole ! Sur tous les critères de diagnostic de notre système alimentaire, l’EMS affiche des notes entre zéro et 3/10, bien en-deçà de la moyenne nationale. L’objectif zéro artificialisation nette n’a pas été atteint. L’agriculture biologique occupe seulement 3 % de sa surface agricole. Ses pratiques agricoles ne permettent pas de lui attribuer l’indice qui garantit un haut niveau de biodiversité. Et enfin, ses agriculteurs et agricultrices disparaissent plus vite qu’ailleurs. Leur nombre a été divisé par deux entre 1988 et 2010, et un tiers a fondu depuis.

Dans ces circonstances, l’EMS vote ce mardi pour la création de quatre fermes urbaines : aux Ecrivains, à la Cité de l’Ill, au Neuhof et à l’Elsau. Les bénéfices attendus sont multiples : îlots de fraîcheur, droit à une alimentation saine, création de lien et de cohésion, reconnexion à la nature, équité territoriale, et bien sûr souveraineté alimentaire.

L’Eurométropole a reçu 1,3 millions d’euros de l’Etat pour le projet alimentaire territorial (PAT). Chaque habitant a son mot à dire (voir le questionnaire « L’alimentation et vous » sur le site strasbourg.eu).

Dans ces circonstances, comment peut-on encore prévoir de faire pousser des immeubles, ne serait-ce qu’en partie, sur les terres agricoles de la zone Baggersee ?